"Le dynamisme, l’énergie et les convictions portés par ces talents sont les qualités dont l’Afrique a besoin pour accompagner les économies de demain et les soutenir dans la transition écologique."
La Société Générale est un soutien majeur de la French-African Foundation et de son programme Young Leaders. Pouvez-vous nous expliquer en quoi est-ce important pour vous d'être aux côtés de cette nouvelle génération de leaders franco-africains ?
Société Générale, présente dans 19 pays d’Afrique, place ce continent au cœur de sa stratégie. A travers l’initiative « Grow with Africa », nous sommes fermement engagés à soutenir et accompagner un développement durable et responsable en Afrique, en cultivant des partenariats locaux et internationaux. Nous avons ainsi financé un grand nombre de projets à impact positif, couvrant des domaines divers comme la santé, l’accès à l’eau, la mobilité verte, les infrastructures de transport, en y associant des acteurs industriels, financiers et gouvernementaux africains et français.
Participer activement au programme Young Leaders est l’opportunité de transmettre l’expérience de nos équipes sur le terrain et de la partager avec un groupe de jeunes talents engagés sur des valeurs alignées avec celle de notre groupe.
J’ai été impressionnée par le vivier de jeunes entrepreneurs et professionnels sélectionnés pour ce programme, également par la diversité représentée, en termes de géographies, de parcours professionnels, mais aussi de l’équilibre femmes / hommes ! Le dynamisme, l’énergie et les convictions portés par ces talents sont les qualités dont l’Afrique a besoin pour accompagner les économies de demain et les soutenir dans la transition écologique.
Ce programme m’a permis d’échanger avec eux sur des cas concrets de projets financés, poser les contraintes auxquelles nous faisons face, proposer des solutions pour y remédier, et entrer ainsi dans un dialogue animé pour faire avancer la finance durable.
C’est une responsabilité collective, sur laquelle une coopération avec les jeunes générations engagées sur l’Afrique est essentielle. Notre succès à tous repose sur la capacité d’innover et d’accélérer les investissements responsables, en soutenant les talents d’aujourd’hui et de demain.
Vous êtes intervenue sur la question de la finance durable lors de la semaine des Young Leaders à Paris, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?
La finance durable peut être définie de plusieurs façons : certains vous parleront de green bond, ou de prêt durable tels que les « sustainability linked loans ». C’est avant tout une compréhension des enjeux environnementaux et sociétaux de nos clients et des juridictions dans lesquelles ils opèrent. A cela s’associe une connaissance des outils de la finance durable afin de pouvoir diriger notre action et soutien vers des projets essentiels et durables, et aider nos clients à générer un impact positif dans leurs activités.
Le secteur de la banque a considérablement évolué au cours des dernières années pour accompagner nos clients dans les pays développés et émergents sur l’atteinte des Objectifs de Développement Durable fixés par les Nations Unies et accélérer la transition énergétique. Ces projets et investissements impliquent de nouvelles technologies, de nouveaux acteurs, un changement de paradigme sur les priorités mais ont également un impact sur les risques que doivent supporter les banques.
Chez Société Générale, nous nous attachons ainsi à développer des solutions innovantes et responsables qui répondent aux trois grands enjeux que sont le changement climatique, le développement durable et le progrès sociétal. Nous alignons cette ambition commerciale sur la méthodologie de Finance à Impact Positif, développée par les Nations Unies, visant à promouvoir et quantifier les impacts positifs générés par un projet donné, mais également à identifier les impacts négatifs qui pourraient y être associés en apportant une solution de remédiation adaptée.
C’est aussi la capacité d’engager les ressources nécessaires, à travers notamment la finance mixte (« blended finance » ou « partenariats public-privés ») afin d’optimiser le potentiel de financement et atténuer les risques des transactions.
Enfin, les financements qui intègrent ainsi les objectifs et stratégie RSE des clients peuvent être structurés avec des labels « vert » ou « durable » qui sont des outils de communication prisés par les pays et entreprises.
Comment les jeunes générations peuvent-elles dès à présent se saisir des enjeux des investissements responsables ?
La jeune génération fait preuve d’une grande capacité d’adaptation et démontre, qu’elle sait avancer rapidement dans un environnement en perpétuel mouvement. La crise sanitaire et économique que nous traversons n’a fait qu’accentuer ce défi.
Leur volonté de s’engager sur le plan environnemental est devenu prioritaire, et nous le constatons de façon évidente parmi les jeunes que nous recrutons. Je suis donc très optimiste sur leur rôle moteur dans l’accélération de la finance durable, et leur détermination à canaliser les efforts d’entreprenariat et d’investissement vers des projets contribuant aux objectifs de neutralité carbone et de progrès social.
La formation est un investissement continu pour faire face à l’évolution constante des méthodologies, cadres réglementaires, références ou indicateurs utilisés. Il est important d’accompagner les populations localement, comme nous le faisons à travers le programme « Africa Infrastructure Fellowship Program », qui a pour objectif d’accélérer la réalisation de projets d’infrastructures durables et résilients en Afrique, en formant les fonctionnaires africains sur les compétences et connaissances nécessaires.
Ils doivent également cultiver leur réseau et l’écosystème grandissant autour des sujets d’investissements durables, encourager la communication et les actions de lobbying auprès de leurs autorités publiques et collectivités locales, être acteurs et ambassadeurs sur les différents forums qui réunissent les parties prenantes.
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